Lutter contre les inégalités sociales et territoriales de santé en agissant à toutes les périodes ‘charnières’ de la vie, prioritairement chez les jeunes

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Cet objectif opérationnel du schéma régional de santé décline l'orientation stratégique 1 : la santé dans toutes les politiques favorisant la réduction des inégalités de santé.

Résultat attendu

Dès 2009, la commission sur les déterminants sociaux de la santé de l’OMS affirme que « réduire les inégalités sociales de santé et améliorer les conditions de vie des populations nécessitent d’agir sur les déterminants sociaux de la santé (facteurs sociétaux : contexte politique et économique, environnement, conditions de vie matérielles, etc…). De la même manière, la stratégie nationale de santé rappelle que la part attribuable aux facteurs « sociaux et environnementaux » (situation sociale et professionnelle, les conditions de travail, la qualité du logement…) pèserait pour 80 % dans la constitution des inégalités de santé, soit directement, soit indirectement par leur influence sur les facteurs comportementaux (Stratégie nationale de santé, 2013). Pour être efficaces, les programmes de prévention doivent donc viser à la fois les individus par l’amélioration des connaissances, des habiletés, des compétences mais également les communautés et leurs environnements.

De nombreuses études montrent que l’état de santé d’une personne adulte dépend beaucoup des conditions et du milieu dans lesquels elle a grandi et a été éduquée. Ces écarts constatés dès le plus jeune âge auront des répercussions sur les conditions de vie et de santé des individus devenus adultes. La petite enfance est ainsi une période cruciale dans la construction de l’individu. Les politiques menées doivent donc œuvrer prioritairement dans le secteur de la périnatalité et de la petite enfance afin de garantir un développement sain et équitable pour les futures générations.

Par ailleurs, le Haut Conseil de Santé Publique affirme que la réduction des ISS, demande de mobiliser de nouvelles approches et interpelle nos modes actuels de gouvernance. Si l’action sur les ISS doit porter une attention particulière aux populations précaires ou vulnérables, il est cependant nécessaire d’agir sur l’ensemble du gradient social en déployant des politiques publiques intersectorielles.

Enfin, Mme BUZYN, ministre des solidarités et de la santé, dans sa feuille de route du 15 juin 2017 insiste sur la priorité que constitue la prévention. Celle-ci doit faire l’objet d’une politique globale, organisée et financée qui doit commencer dès le plus jeune âge, se poursuivre à l’école et accompagner chacun au cours de sa vie privée et professionnelle. Cette approche globale a été développée depuis 2011 par l’ARS avec ses partenaires de la commission de coordination des politiques publiques dans les domaines de la prévention, de la santé scolaire, de la santé au travail et de la PMI, dans le cadre d’une feuille de route mise à jour annuellement. Cependant, l’évaluation du PRS1 montre que si d’avantage d’acteurs font plus de prévention, certes avec des investissements variables, l’impact sur les déterminants de santé et sur les comportements est encore peu visible. Par ailleurs, ce n’est que récemment que l’ARS s’est appuyée sur une politique de prévention plus ouvertement fondée sur les données probantes et a décidé de s’engager dans l’application de l’universalisme proportionné. Enfin, le champ de la petite enfance, des jeunes et du soutien des familles n’a été que peu développé.

Sur la base de ces orientations, il est proposé dans le cadre de la coordination régionale et territoriale des politiques publiques, de développer des actions intersectorielles, priorisant l’enfance et la jeunesse, les parents, ainsi que la population générale, privilégiant les actions dont l’impact est d’autant plus important que la situation sociale est défavorisée et en se fondant sur les données probantes en prévention et promotion de la santé. L’approche populationnelle sera privilégiée en tenant compte des priorités thématiques régionales : addictions, santé mentale, relations affectives et sexuelles, alimentation, activité physique, santé- environnement et dépistage des cancers.

Par ailleurs les périodes de transition au cours de la vie : entrée à l’école, adolescence, entrée dans la vie d’adulte et la vie professionnelle, ruptures familiales, deuils, passage à la retraite sont des périodes charnière qui exposent plus particulièrement à des risques pour la santé. Ce sont aussi des périodes à haut risque de rupture dans le parcours de santé qu’il s’agisse des soins ou des accompagnements.

Indicateurs cibles

Leviers d'action

En renforçant l’observation pour un meilleur ciblage des actions à construire : établir et mettre à disposition des acteurs un état des lieux actualisé des ISS au niveau régional et infra-territorial pour encourager la prise en compte de ces inégalités dans les actions à mettre en œuvre.

En systématisant lors de la conception de chaque projet « prévention » en population générale, la prise en compte des gradients sociaux pour tendre vers la mise en place d’actions universelles proportionnées.

En renforçant les actions de prévention en direction de la petite enfance et des jeunes :
Mobiliser et contractualiser avec les acteurs de la périnatalité et de la petite enfance, en intégrant le concept des 1 000 premiers jours et en développant le dispositif PANJO1.

Agir en faveur de la santé des jeunes en situation de vulnérabilité :

  • Apporter un appui au Rectorat pour la mise en place du parcours éducatif de santé,
  • S’appuyer sur l’expérience acquise en milieu scolaire ordinaire pour déployer des actions de renforcement des compétences psychosociales auprès de certains publics fragiles,
  • Renforcer la prévention des addictions et des consommations à risque en associant les acteurs et les professionnels, y compris de la santé bucco-dentaire,
  • Coordonner sur les territoires les actions en faveur du bien être et de la santé mentale des jeunes, en s’appuyant sur les MDA (expertise et soutien aux acteurs), renforcer le repérage, l’orientation et la prise en charge,
  • Expérimentation du dispositif Ecout-Emoi pour les 11/21 ans.

En contribuant à la montée en compétence des acteurs/professionnels de terrain pour améliorer une prévention globale de proximité auprès des publics vulnérables

Accentuer la montée en compétence des professionnels de terrain (appui expert des CDPM, SG cancer, professionnels de santé libéraux, mission locale, milieu hospitalier…),

Diffuser les connaissances sur les IIS pour sensibiliser les acteurs des politiques publiques et des usagers.

1  P.A.N.J.O. : Promotion de la santé et de l’Attachement des Nouveaux-nés et de leurs Jeunes parents : Un outil de renforcement des services de Protection Maternelle et Infantile (P.M.I.)