Favoriser l’accès précoce au dépistage, au diagnostic et structurer l’annonce à tous les âges de la vie

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Cet objectif opérationnel du schéma régional de santé décline l'orientation stratégique 4 : accéder aux soins et aux accompagnements utiles et adaptés au bon moment et au bon endroit.

Résultats attendus

Un accès facilité aux dépistages et un diagnostic précoce contribuent à la réduction des inégalités sociales et de la perte de chance. Ils peuvent réduire les coûts et permettent au patient d’être un acteur de son parcours, en lien avec son médecin traitant. En effet, pour un certain nombre de maladies ou de handicaps, il est démontré que le dépistage permet une prise en charge plus précoce, plus efficace et moins invasive. Il est également démontré qu’une fois dépistés, les conditions de l’annonce de la maladie ou du handicap et de ses conséquences ont un impact positif sur la participation et le pouvoir d’agir de la personne et sur la qualité de la prise en charge ultérieure. Enfin, le gradient social du recours au dépistage est aujourd’hui bien documenté.

De nombreuses personnes de tous âges, pendant la période prénatale, la petite enfance, les adultes présentant une maladie chronique, les personnes âgées et en situation de handicap, sont concernées par les dispositifs de dépistage et d’annonce en Pays de la Loire. Or les obstacles restent nombreux : difficultés liées à la démographie médicale et difficultés d’accès aux plateaux techniques, situation d’isolement géographique, freins liés à des aspects culturels et difficultés pour le médecin traitant à jouer son rôle de référent de parcours du patient, pourtant essentiel.

Une part importante du dépistage des cancers repose sur le dépistage organisé. Il concerne le cancer du sein et le cancer colorectal. A ce jour, le Maine et Loire expérimente le dépistage du cancer du col de l’utérus. Son extension à la région est en cours. Ces stratégies de dépistage organisé, validées, sont à poursuivre. Elles exigent cependant des efforts pour les rendre plus accessibles aux personnes les plus fragiles. En effet, il est aujourd’hui démontré que l’accès au dépistage révèle également un gradient social : il touche proportionnellement moins les personnes les plus défavorisées, les plus vulnérables. Ce recours inégal au dépistage contribue aux inégalités sociales de santé. L’opportunité manquée de dépistage et le retard au diagnostic qui s’ensuivent, représentent une perte de chance, particulièrement problématique dans un certain nombre de situations

Le 3ème plan autisme met fortement l’accent sur l’intervention précoce et propose une structuration en trois niveaux de diagnostic complétés par un réseau d’interventions précoces personnalisées, adaptées aux besoins de l’enfant et de ses parents.

Enfin, il a été montré pour de nombreuses pathologies chroniques que le temps et les modalités de l’annonce d’une maladie grave ou chronique ou d’une situation de handicap sont majeurs. La structuration de l’information communiquée et surtout son appropriation est déterminante pour la suite du parcours de santé tant en terme d’efficacité des interventions que de qualité de vie pour la personne. Des expérimentations limitées à quelques situations ont été réalisées dans le premier PRS. Elles ont concerné la Sclérose en plaque, la maladie de Parkinson, l’Insuffisance Rénale Chronique. La question de leur extension à d’autres situations ou de leur généralisation sur le territoire se pose.

En s’appuyant sur l’évaluation des initiatives conduites régionalement, il s’agira :

  • d’améliorer l’efficience des structures régionales de dépistage organisé.
  • d’améliorer la lisibilité de l’offre, de mieux identifier les ressources (par exemple en s’appuyant sur le Répertoire Opérationnel des Ressources) et de poursuivre leur maillage territorial pour faciliter l’accès ou l’avis spécialisé.
  • d’améliorer les conditions du parcours précoce des troubles du spectre de l’autisme.
  • de développer la qualité de l’annonce en s’appuyant sur l’évaluation des expérimentations menées en région, en analysant les conditions de leur passage à échelle, en renforçant la formation à la pratique de l’annonce et en précisant le rôle du médecin traitant et sa place dans le dispositif.
  • de faire évoluer les formations et développer les formations spécifiques concernant la mise en place et la pratique du dispositif d’annonce et faisant référence aux bonnes pratiques.

25 000 personnes sont touchées par des démences de type Alzheimer, 10200 personnes par la maladie de parkinson, 4300 par la sclérose en plaques (source : Assurance maladie SNIRAM 2013)

36 000 personnes sont en région concernées par le cancer, soit 4 % des ligériens ; le cancer étant la première cause de mortalité tout âge confondu.

La région des Pays de la Loire se situe au 3ème rang national pour le dépistage du cancer du côlon avec un taux régional de 37,4 % et à la première place nationale pour le cancer du sein avec un taux de 62.7 %. 

Cependant les RDV d’examen, en particulier d’imagerie sont encore trop souvent au-delà de 20 jours pour la phase diagnostic, allongeant d’autant les délais de prise en charge

 

indicateurs cibles : favoriser l'accès précoce au dépistage, au diagnostic et structurer l'annonce à tous les âges de la vie

Leviers d'actions : les CPOMS avec les établissements et les services, les contrats pluriannuels avec les structures régionales de dépistage organisé ; la structure régionale d'appui et d'expertise dans le domaine du cancer, le PMND, le plan autisme...

Régionaliser les trois dépistages des cancers (sein, colon, utérus).

Etendre le dépistage du cancer du col de l’utérus aux 5 départements de la région.

Améliorer le dispositif d’annonce en cancérologie et impliquer le médecin traitant en lui proposant des formations, en particulier par des approches pédagogiques innovantes de simulation.

Inscrire les enjeux du diagnostic précoce et du dépistage dans les projets de territoire des communautés professionnelles de territoire (CPTS).

Mobiliser les équipes territoriales, développer les consultations avancées et s’appuyer sur une organisation graduée pour favoriser le dépistage, le diagnostic précoce et l’annonce d’une maladie grave ou invalidante.

Poursuivre le développement des dispositifs d’annonce pour les maladies chroniques pour couvrir la région (Maladie inflammatoire chronique de l’intestin, Insuffisance Rénale Chronique, Sclérose en plaque,…).

Déployer l’expérimentation concernant l’Insuffisance Rénale Chronique dans la région et renforcer le lien Médecin traitant/Néphrologue pour prévenir la dégradation de la fonction rénale et anticiper le choix des modalités de suppléance en favorisant l’autonomie du patient.

Améliorer le dépistage des troubles neuro-développementaux, incluant les troubles du spectre de l’autisme, dès l’âge de 18 mois et l’orientation des enfants et de leurs parents vers les structures de diagnostic.

Structurer l’annonce des troubles neuro-développementaux, incluant les troubles du spectre de l’autisme, à toutes les étapes du parcours.

Favoriser un diagnostic de qualité des maladies d’Alzheimer et apparentées, en améliorant l’accès aux consultations mémoire.

Favoriser un diagnostic de qualité des maladies neurodégénératives et éviter les situations d’errance en étendant le dispositif d’annonce, en formant les médecins libéraux.

Améliorer le repérage, le diagnostic et la prise en charge des troubles des apprentissages.

Diminuer le délai de rendez-vous d’imagerie à moins de 20 jours selon les orientations du plan cancer.